Le ministère de l'Education a présenté une reforme du concours de recrutement des enseignants. S'il est simplifié, il sera désormais accessible aux seuls titulaires d'un master.
Les concours seront organisés en quatre épreuves, contre cinq à huit actuellement selon les disciplines et les concours.
Les futurs profs, qui s'arrêtaient pour la plupart après l'obtention d'une maîtrise (Bac +4) devront rester une année supplémentaire à la fac, puisque la formation ne se fera plus à l'IUFM (instituts de formation des maîtres), mais dans les universités. En conséquence, les candidats au concours de recrutement devront désormais obtenir un master, c'est-à-dire un Bac +5. Les concours, dès la session 2010, seront eux simplifiés. Sauf pour l'agrégation, les concours seront organisés en quatre épreuves, deux pour l'admissibilité (comptant pour 40% de la note) et deux pour l'admission (comptant pour 60%), contre entre cinq à huit épreuves actuellement selon les disciplines et les concours.
La nouveauté réside surtout dans les épreuves orales d'admission, qui porteront, en primaire comme dans le secondaire, davantage sur la capacité à organiser un enseignement (l'"exercice pédagogique") et la connaissance du système éducatif ("entretien avec le jury"). Dans les jurys, seront introduits "de nouveaux types de profils : des personnels de direction, administratifs et des personnalités de la société civile", précise le doyen de l'inspection générale de l'Education nationale, François Perret. Pour l'agrégation, les épreuves et programmes actuels sont maintenus en l'état, mais une des épreuves orales ressemblera à l'"exercice pédagogique" et s'y ajoutera l'épreuve avec le jury.
"La dimension professionnelle n'existe pas" pour le SNUipp-FSU
Les agrégés devront enseigner en priorité "au lycée, dans la mesure du possible dans les classes à examen, en classes préparatoires, en STS (ex-BTS) et en licence", selon le ministère. L'idée est d'aller vers "une harmonisation des concours", alors qu'ils sont aujourd'hui extrêmement divers. Pour passer ces concours, il n'y a "pas d'obligation juridique d'avoir fait un stage" pratique en classe, "mais les oraux sont clairement préprofessionnalisants", a estimé un conseiller du ministre.
"La dimension professionnelle n'existe pas", a regretté le SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire, qui se "inquiet" par la réforme. Le SE-Unsa, bien que favorable à l'architecture générale, estime que le risque n'est pas écarté "que de futurs enseignants ne découvrent la réalité d'une salle de classe qu'une fois le concours obtenu". Le Snes s'est dit "satisfait" de l'existence d'"une épreuve de vérification des connaissances disciplinaires", mais demande un an de stage après le recrutement. Pour le Sgen-CFDT, ces concours représentent "une amélioration au regard du poids jusqu'ici excessif des seules connaissances disciplinaires". Les concours pour chaque discipline Doivent maintenant être affinés. Objectifs : avoir un dispositif arbitré fin 2008 et l'ensemble des textes réglementaires publiés au printemps 2009