Mise en place en 2000, la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) semble en passe d'atteindre son objectif. Une étude montre en effet que les 4,3 millions de bénéficiaires de cette prestation déclarent un meilleur état de santé qu'il y a trois ans.
Bénéficiaires de la CMU : un meilleur retenti de leur état de santé
L'étude publiée par les ministères de la Santé et du Travail porte sur l'état de santé ressenti. Il s'agit, en l'occurrence, non pas d'une donnée objective résultant d'un examen clinique, mais du sentiment que chacun peut avoir de son propre état de santé. Les résultats de cette étude, réalisée en 2006, peuvent être comparés à ceux d'une autre enquête, menée trois ans plus tôt.
Globalement, l'état de santé ressenti des bénéficiaires de la CMU-C demeure moins bon que celui des personnes couvertes par un régime complémentaire privé (assurance ou mutuelle). Ils sont ainsi quatre fois plus nombreux (8% contre 2%) à déclarer un mauvais ou un très mauvais état de santé. De même, les titulaires de la CMU-C sont plus nombreux à déclarer une ou plusieurs maladies chroniques (28% contre 17%) ou à se dire victimes d'une limitation dans leurs activités habituelles en raison d'un problème de santé (23% contre 9%). Ils sont également deux fois plus nombreux à déclarer un mauvais ou un très mauvais état de santé dentaire.
En dépit de ces écarts importants, les résultats de l'étude montrent néanmoins une amélioration sensible de la situation en la matière. Ceux-ci sont perceptibles alors que l'intervalle entre les deux enquêtes - trois ans - est relativement réduit. Ainsi, le nombre des bénéficiaires de la CMU-C déclarant un mauvais ou très mauvais état de santé est passé en trois ans de 14% à 8%. Même chose pour celui des personnes déclarant une ou plusieurs maladies chroniques, passé de 36% à 31%.
L'impact positif de la CMU-C se lit également dans la question du renoncement aux soins. Ainsi, 15% des hommes bénéficiaires déclarent avoir renoncé au moins une fois à des soins dans les douze derniers mois pour une raison de coût, contre 29% chez les personnes sans aucune couverture complémentaire et 11% parmi les titulaires d'une couverture complémentaire santé de droit commun. Chez les femmes, ces pourcentages sont respectivement de 20%, 40% et 17%.
L'étude montre en effet que le comportement des bénéficiaires de la CMU-C en matière de soins tend à se rapprocher progressivement de celui de l'ensemble de la population. La preuve : 87% des titulaires de la CMU-C ont déclaré un médecin traitant à l'assurance maladie, soit le même chiffre que celui de l'ensemble des assurés.