Logement : les associations appellent à manifester Alors
que la trêve hivernale des expulsions locatives touche à sa fin, elles
dénoncent l'absurdité d'un système qui met à la rue des personnes que
la loi Dalo oblige à reloger. (Reuters) Quelque
trente associations appellent à manifester à Paris samedi 14 mars à
partir de 14h30, alors que la trêve hivernale des expulsions locatives
est arrivée à son terme. Les associations dénoncent l'absurdité d'un
système qui met à la rue des personnes que la loi sur le droit au
logement opposable oblige à reloger. Les manifestants ont prévu de se
retrouver place de la République à Paris, à l'appel d'associations
comme le Dal (Droit au logement), le Cal (Comité action logement) ou
Jeudi Noir, pour demander notamment "l'arrêt des expulsions sans
relogement" et l'"application de la loi de réquisition sur les
logements vacants".
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal, a mis en avant, lors d'une
conférence de presse "l'absurdité" de mettre des gens à la rue, à
partir du 16 mars, la fin de la trêve hivernale, alors que la loi Dalo
(Droit au logement opposable) fait obligation de les reloger.
Les personnes expulsées de leur logement sont en effet parmi les
publics prioritaires du Dalo qui, si aucun relogement ne leur est
proposé au bout d'une période de six mois, seront en droit d'engager
des poursuites judiciaires contre l'Etat.
Six catégories de public prioritairesSelon la loi votée en mars 2007, les commissions de médiation
départementales ont été mises en place au 1er janvier et enregistrent
les demandes de logement des six catégories de public prioritaires.
Les associations, dans leur appel à manifester, affirment que "plus de
120.000 ménages seront mis à la porte cette année.... alors que les
loyers et l'immobilier n'ont jamais été aussi chers (...) et qu'avec
des revenus faibles, modestes et même moyens il n'est plus possible de
se loger décemment".
En plus de leurs revendications habituelles demandant l'arrêt des
expulsions, les associations font part, cette année, de leurs craintes
au sujet du livret A dont la collecte - actuellement de quelque 19
milliards d'euros - finance le logement social.
Suivant des injonctions de l'Union européenne, le gouvernement envisage
de "banaliser" le livret A, à savoir ouvrir sa distribution à tout le
secteur bancaire.
Craintes à propos du livret A Des associations comme le Dal, mais aussi plusieurs syndicalistes
craignent un captage des fonds de ce livret A par les banques vers
d'autres produits financiers, menaçant ainsi le financement d'un
logement social qu'ils jugent plus nécessaire que jamais.
Parmi les revendications qui seront mises en avant lors de la
manifestation de samedi figureront "la défense du logement social" ou
l'"arrêt des ventes de HLM".
Selon une des promesses électorales du candidat Nicolas Sarkozy, la
ministre du Logement Christine Boutin s'est engagée à mettre en vente,
chaque année, 40.000 logements HLM auprès de leurs occupants pour
dégager des liquidités pour la construction de nouveaux logements
sociaux
Des associations comme Jeudi Noir, qui se veut le défenseur des "jeunes
galériens du logement", mettent aussi en avant des revendications sur
le développement et la réhabilitation du logement des travailleurs
migrants, des jeunes et des étudiants.