Assises - 20 ans requis pour avoir grièvement brûlé Chahraza

Une peine de vingt ans de réclusion a été requise jeudi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis contre Mushtaq Amer Butt, 28 ans, jugé depuis mardi pour avoir grièvement brûlé son ex-petite amie Chahrazad en novembre 2005. L'avocate générale Camille Palluel a demandé à la cour de sanctionner l'"immolation" de Chahrazad Belayni d'une peine qui "ne soit pas inférieure à 20 ans". Mushtaq Amer Butt avait "bien sûr l'intention de la tuer", a-t-elle affirmé dans son réquisitoire en déclarant qu'il s'est agi d'une "oeuvre d'anéantissement", d'un "projet de mise à mort", "annoncé, ruminé et préparé".

Auparavant, à l'audience jeudi, Chahrazad Belayni avait refusé de pardonner à son agresseur, déclarant que c'était au dessus de ses forces. "J'ai rien de fait de mal, (...) j'ai rien demandé, (...), c'est une question que je me pose depuis le 13 novembre 2005 : je voudrais savoir pourquoi ? Parce que j'ai pas de haine, je suis pas méchante", avait-elle lancé à son ancien petit ami, la tête plongée dans le box comme à chaque fois qu'elle s'est exprimée ou que les faits ont été abordés.

"Je n'ai pas de haine"

"Je ne sais pas pourquoi, mais c'est moi la cause de ton malheur", a répondu Mushtaq Amer Butt, se reprochant d'avoir "détruit" la vie de Chahrazad. "Je veux te demander pardon", a-t-il ajouté. Chahrazad est alors sortie en pleurant en lâchant : "je veux pas pardonner, c'est au-dessus de moi". Plusieurs fois, elle a répété : "je n'ai pas de haine (...) contre quiconque".

Le 13 novembre 2005, le jeune homme avait aspergé d'essence Chahrazad alors qu'elle gagnait à pied son travail, l'a enflammée et s'est enfui. La jeune fille n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un riverain. Hospitalisée dans un état critique, le corps brûlé à 60%, la victime, aujourd'hui âgée de 21 ans, souffre d'importantes séquelles physiques et psychologiques. L'accusé nie avoir eu l'intention de la tuer.