NANTES (AFP) - Les préfectures de Loire-Atlantique, de Vendée et du Morbihan vont lancer en 2008 une campagne de destruction pour tenter de réduire la population d'ibis sacré, une espèce originaire d'Afrique en train de coloniser la côte Atlantique en menaçant d'autres espèces.
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Les opérations de chasse prévues en 2008 seront menées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ont précisé mardi les trois préfectures dans un communiqué commun.
Echappé à l'origine du parc animalier de Branferré dans le Morbihan où quelques spécimens avaient été introduits en 1975, l'ibis sacré, oiseau d'Afrique sub-saharienne, a peu à peu colonisé la côte atlantique dans les années 1990, mettant en danger des espèces d'oiseaux autochtones plus rares et poussant certains spécialistes à préconiser leur éradication.
En 2007 leur population était estimée par les spécialistes à plus de 5.000 individus contre quelque 3.000 deux ans plus tôt.
Affectionnant les zones humides, les ibis sacrés ont notamment colonisé des sites sensibles comme la Brière, le Golfe du Morbihan ou encore le Lac de Grand Lieu au sud de Nantes, où "leur comportement alimentaire opportuniste provoque de fortes perturbations, notamment en période de reproduction, sur des espèces à forte valeur patrimoniale", souligne le communiqué.
Des cas de prédation par l'ibis ont été repérés sur des nichées de cormorans mais aussi de sternes de Dougall et de guifettes, deux espèces d'oiseaux marins très rares en France.
Concentrés surtout dans le Morbihan, la Loire-Atlantique et la Vendée, les ibis sacrés sont toutefois aussi présents désormais dans d'autres régions de France, notamment dans le sud où quelques couples se seraient également échappés de parcs zoologiques comme celui de Sigean (Aude) dans les années 1990.
Du fait de son nomadisme et de son régime alimentaire éclectique (l'ibis ne répugne pas à visiter les décharges publiques et les fosses à lisier), cet oiseau chauve au bec courbe vénéré par les anciens Egyptiens sous la forme du dieu Thôt a été classé en 2005 par l'ONCFS et l'Inra comme une "espèce exotique envahissante" potentiellement dangereuse pour la biodiversité.
Une première campagne de destruction en 2007 en Loire-Atlantique a permis d'éliminer quelque 270 oiseaux.