le premier ministre britannique a présenté mercredi un plan de sauvetage des établissements bancaires outre-Manche, défini mardi soir. Il prévoit une ligne de crédit de 200 milliards de livres et 50 milliards de recapitalisation.
Le gouvernement britannique a présenté mercredi matin le plan de sauvetage des banques. Ces mesures ont été définies mardi soir, lors d’une rencontre entre le premier ministre britannique Gordon Brown, son ministre des finances Alistair Darling, le gouverneur de la banque centrale d’Angleterre et le président de la FSA, le gendarme britannique des marchés financiers, après une séance boursière cataclysmique pour le secteur.
Le Royaume-Uni s’apprête à injecter jusqu’à 50 milliards de livres, soit 60 milliards d’euros, dans le capital des banques du pays. En contrepartie de ces apports, l’Etat recevrait des actions privilégiées, sans droit de vote mais plus sûres que les actions classiques en cas de défaillance. Parallèlement à cette nationalisation partielle des banques britanniques, un fonds spécial va être créé pour alimenter le système financier en liquidités. Il sera doté de 200 milliards de livres, soit 260 milliards d’euros.
Alistair Darling a indiqué le but de ce plan dès l’issue de la réunion mardi soir : «Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouverneur de la banque centrale d’Angleterre, la FSA et les institutions financières pour mettre les banques sur une voie plus sûre à long-terme.» Le ministre britannique des Finances a précisé ce marcredi à la chaîne Skynews que «ce plan est un pas très important en avant mais pas le seul» pour arriver à la stabilisation des marchés financiers. «C’est un processus qui va inévitablement prendre du temps. Il ne s’agit pas d’un changement immédiat mais d’une restructuration, d’une stabilisation du système et c’est très important», a-t-il précisé.
Couper court à la chute des titres bancaires
Ces premières mesures devraient toutefois apporter un réconfort aux banques bénéficiaires de la récapitalisation, à savoir Abbey, du groupe Santander, Barclays, HBOS et son acquéreur Lloyds TSB, Nationwide Building Society, Royal Bank of Scotland, HSBC et Standard Chartered.
Leurs cours de bourse devraient se stabiliser, après avoir de nouveau dévissé mardi, suite aux annonces de l’agence Bloomberg indiquant que six banques britanniques devaient rembourser quelque 69 milliards de d’euros de dettes d’ici à six mois, et que dans cette perspective, Royal Bank of Scotland, Barclays et HBOS auraient sollicité l’aide du gouvernement Brown, à hauteur de 15 milliards chacune.
Malgré le démenti apporté à cette annonce, Barclays avait cédé mardi en clôture 9%, Lloyds TSB avait abandonné 13% tandis que Royal Bank of Scotland et Halifax Bank of Scotland (HBOS) touchaient le fond, avec des reculs respectifs de 39% et 42%.
Seule HSBC s’affichait contre la tendance sur le secteur, s’offrant le luxe d’une progression de 2,1%.
Perrine Créquy