Le constat du ministre allemand de l'environnement Sigmar Gabriel est sans appel. Plus largement depuis deux semaines les experts réunis à Bonn sous l'égide de l'O.N.U tirent la sonnette d'alarme sur l'avenir de la biodiversité.
L'accroissement exponentiel de la population, la pollution, et par conséquent les changements climatiques mettent en péril la survie des espèces.
En première ligne : les singes (le gorille ou l'orang-outan), les antilopes, les requins, les raies et le thon rouge en Méditerranée, les coraux ou encore les ours polaires.
La menace est de taille : en guise d'épée de Damoclès : une vague d'extinction comparable à celle des dinosaures il y a 65 millions d'années.
D'un bout à l'autre de la chaîne alimentaire, plus de 16300 espèces pourraient ainsi disparaître :
soit 1 mammifère sur 4, un oiseau sur 8, un tiers des amphibiens, 70% des plantes, et un poisson sur 3 dans les fleuves et les rivières d'Europe.
Un taux d'extinction qui s'accélère, il est 100 à 1000 fois plus élevé que le taux naturel et bien sûr cela a un coût: 6% du PNB mondial soit 2000 milliards d'euros chaque année.
La charge est particulièrement lourde pour les pays pauvres. Leurs forêts et leurs éco-sytèmes sont pillés par les nations industrielles, qui ne leur reversent aucun bénéfice. De la "biopiraterie" selon eux.
La forêt tropicale amazonienne, poumon de la planète est particulièrement menacée. Berceau de 80% de la biodiversité du monde, elle est amputée chaque année d'une superficie équivalente à trois fois la Suisse.
La déforestation qui accroît l'effet de serre et les plaines inondables, ou l'altération des récifs, contribuent à transformer des événements climatiques extrêmes en catastrophes naturelles de grande ampleur.
Autre conséquence, l'appauvrissement de la diversité biologique pourrait engendrer un appauvrissement des récoltes : la crise des prix des produits alimentaires en est le premier révélateur. Si le processus continue, il sera difficile de nourrir près de 9 milliards de personnes en 2050.
Enfin l'extinction des espèces entraînera aussi à terme celle de métiers. La surexploitation de la ressource en mer menace la survie des pêcheurs. L'Union Européenne fixe des quotas de pêche chaque année pour permettre aux espèces de se renouveller. Mais la logique économique l'emporte bien souvent sur les alertes scientifiques.