WASHINGTON (AFP) - Des défenseurs de la nature ont lancé un appel pressant jeudi, relié par la National Geographic Society américaine, pour sauver les lions vivant à l'intérieur et aux alentours du parc national Amboseli au Kenya, considérés comme en danger imminent d'extinction.
"La situation a atteint un point critique", a déclaré Terry Garcia, le directeur général adjoint de la National Geographic Society pour les programmes de missions, dans un communiqué.
"Si rien n'est fait immédiatement, il n'y aura bientôt plus de lions dans cette région du parc Amboseli, ce qui serait une tragédie", a-t-il ajouté.
Selon les estimations d'un groupe de protection de la nature, il ne resterait qu'une centaine de lions dans cette zone touristique de 5.700 kilomètres carrés qui s'étend au pied du mont Kilimandjaro à la frontière de la Tanzanie.
Richard Bonham, propriétaire d'une auberge près du parc national et qui dirige le "Maasailand Preservation Trust Conservation Group", explique dans ce même communiqué que les lions sont souvent victimes des membres des tribus masaï, des éleveurs semi-nomades qui tuent les lions en les empoisonnant pour protéger leur troupeaux.
Certains jeunes guerriers masaï tuent aussi des lions comme rite de passage selon une tradition ancestrale.
Le fort accroissement de la population dans cette région affecte également l'habitat des lions.
La National Geographic Society, basée à Washington et qui publie le célèbre mensuel "National Geographic" a également annoncé l'octroi d'un don d'urgence de 150.000 dollars au Fonds de préservation Bonham à titre de compensation aux membres des tribus masaï pour les pertes subies dans leur cheptel en raison des attaques par des lions.
Un tel système de compensations s'est révélé efficace pour réduire le nombre de lions tués par des éleveurs, selon Laurence Frank à la tête du groupe "Living With Lion" (vivre avec les lions) qui effectue des recherches à proximité du parc Amboseli. Ce dernier a également reçu des fonds de la National Geographic Society.
La menace pesant sur les lions n'est pas limitée au parc Amboseli mais s'étend à l'ensemble du continent africain où ces grands félins sont tués à un rythme préoccupant, soulignent ces experts.
Leur nombre atteignait 500.000 à une époque et ils comptaient parmi les mammifères les plus nombreux de la planète. Aujourd'hui leur population dans la nature est estimée de 16.000 à 100.000