La Commission européenne a proposé mercredi aux pays de l'UE d'interdire le recours aux grands singes pour des expériences scientifiques, sauf en cas de force majeure, et de limiter le nombre d'animaux utilisés chaque année pour la recherche. Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées Un bébé orang-outan et sa mère jouent dans le zoo de Moscou le 9 juin 2005 Agrandir la photo "Il est essentiel de mettre un terme à l'expérimentation animale", a affirmé le commissaire à l'Environnement Stavros Dimas dans un communiqué.
"L'Union européenne ne réalise plus d'expérimentation sur les grands singes -chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans- depuis neuf ans, contrairement aux Etats-Unis et au Gabon", a précisé un collaborateur de M. Dimas.
Mais cette "protection légale" pour les grands singes était réclamée par les organisations environnementales et les défenseurs des animaux, a-t-il souligné.
Une dérogation est toutefois prévue. "Lorsque la survie même de l'espèce est en jeu ou en cas d'apparation imprévue chez l'homme d'une maladie potentiellement mortelle ou invalidante, un Etat membre peut, à titre exceptionnel, être autorisé à utiliser ces animaux", précise la proposition.
La proposition de loi présentée par la Commission européenne a été saluée par les élus du Parlement européen, tous groupes confondus, spécialisés dans la protection des animaux. Ils se sont engagés à faire approuver le texte par l'ensemble des eurodéputés le plus rapidement possible.
Brigitte Bardot, qui préside une fondation de défense des animaux, a félicité M. Dimas, et souhaité que les Etats membres de l'UE "aillent plus loin".
"Mais je sais que la France ne le fera pas car elle était opposée à l'interdiction des tests sur les animaux pour les cosmétiques et elle était opposée au plan +bien être+ animal de la Commission", a déploré l'ancienne star du cinéma français dans un communiqué à l'AFP.
"Il est impossible d'interdire totalement l'utilisation d'animaux pour les essais d'inocuité ou la recherche biomédicale", a souligné la Commission.
Quelque 12 millions d'animaux --des primates, des souris, des lapins, des cobayes-- sont utilisés chaque année à des fins expérimentales dans l'Union européenne.
La proposition de loi révise une législation communautaire en vigueur depuis 1986 et subordonne l'autorisation des projets utilisant des animaux à des évaluations éthiques. Elle impose par ailleurs des exigences minimales pour leurs cages et les soins qui leur sont prodigués.
M. Dimas demande aux pays européens de trouver des méthodes de substitution aux expériences animales.
"Chaque Etat membre devrait désigner un laboratoire chargé de développer des alternatives et la Commission européenne est disposée à débloquer des ressources pour les valider", ont souligné ses collaborateurs