PEKIN (AFP) - Des centaines de milliers de crapauds ont fui une ville proche de l'épicentre, plusieurs jours avant le séisme survenu lundi dans le sud-ouest de la Chine, ont rapporté les médias chinois.
La migration anormale de ces batraciens, qui ont brusquement envahi les rues de Mianyang en fin de semaine dernière, a suscité des commentaires enthousiastes de bloggeurs convaincus qu'il s'agissait d'un signe annonciateur du séisme.
Mais un expert interrogé jeudi par l'agence Chine Nouvelle a douché leurs espoirs.
"Il existe de multiples raisons pour expliquer une anomalie chez des animaux et dans les eaux souterraines. Un séisme n'est qu'une possibilité, au même titre que les changements climatiques et les conditions atmosphériques", a déclaré Zhang Guomin, chercheur à l'Institut de recherches en sismologie.
Un journaliste d'un quotidien de la région de Mianyang avait dès dimanche interrogé les habitants de la ville sur ce phénomène étrange. Les plus vieux avaient confié qu'ils y voyaient un signe annonciateur d'un désastre, tandis que certains jeunes préféraient en rire, en racontant que les crapauds étaient sortis de leurs trous pour accueillir la flamme olympique...
Le directeur adjoint du Centre des réseaux sismologiques de Chine, Zhang Xiaodong, a déclaré que la recherche sur les tremblements de terre ferait une percée majeure si l'on pouvait établir un lien entre un phénomène naturel et l'imminence d'un séisme.
"Le problème est qu'un phénomène peut se produire avant un séisme et ne pas se répéter dans une autre région avant un autre tremblement de terre", a-t-il expliqué.
Sans exclure qu'il puisse y avoir un lien entre les réactions de certains animaux et la survenue d'un séisme, il a souligné que la compilation des phénomènes étranges partout où se produit un tremblement de terre pourrait prendre des dizaines, des centaines, voire des milliers d'années.
"La prévision des séismes reste une énigme pour le monde", a-t-il conclu.